Dans la liste des sujets que je voulais aborder sur ce site, il y en a un que j’aime bien et que j’ai récemment déterré : De quelle manière perçoit-on le temps qui passe ? Pourquoi lorsqu’on vieillit, on a l’impression que certaines périodes passent plus vite qu’avant ?
On entend parfois des gens s’étonner que telle période de temps s’est écoulée très rapidement. On peut voir ça chez certaines personnes âgées, qui s’étonnent qu’une année est passée rapidement par exemple. Pourquoi cela ?
Une manière de répondre à cela se trouve peut-être dans l’animation proposée par Maximilian Kiener, un designer Autrichien. Il propose une manière intéressante de voir l’écoulement de notre vie en changeant de point de vue : Si on regarde une année par exemple, il nous invite à ne plus la percevoir de manière absolue (1 année), mais de manière relative (1 année par rapport à notre âge actuel). Pour mieux comprendre, prenez le temps de consulter sa page.
Pour les personnes qui n’ont pas envie de tout scroller, l’idée est très simple. Comme je le dis au-dessus, on perçoit le temps de manière relative par rapport à l’âge qu’on a. Lorsqu’on a 20 ans, 1 année représente 1/20 = 5% de notre vie. C’est déjà peu. Mais lorsqu’on a 80 ans, 1 année représente 1/80 = 1,25% ! C’est presque rien !
C’est ce qui expliquerai cette différence d’interprétation entre jeunes et vieux. Pour quelqu’un de 20 ans, aller jusqu’à 21 ans représente un ajout de 5%, alors que pour passer de 80 à 81, il ne s’agit que d’1,25%, donc relativement, ça passe plus vite. Une autre manière de voir les choses est de se dire qu’une année pour une personne de 24 ans équivaut à 1 mois pour une personne de 2 ans (24 mois). La durée ne compte pas, c’est la durée relative qui compte, ici 1/24 dans les deux cas.
J’aime beaucoup cette idée car je pense qu’elle peut nous permettre de prendre un certain recul sur ce qu’il se passe dans notre vie. Par exemple, lorsque j’étais jeune, j’ai connu une période assez difficile sur le plan de l’intégration. Et cette période s’est étendue sur 5 ans. Je dis que ça s’est étendu car ça n’était pas véritablement tous les jours pendant 5 ans, mais ça m’a suivi globalement du CM2 (9 ans) à la 3ème incluse (14 ans).
Même si, comme je l’ai dit, c’était pas continu, ça représente une période de 5 ans. Aujourd’hui, j’ai 25 ans, donc cette période représente 20% de ma vie. Mais à l’époque, quand je suis sorti de la troisième et que je suis entré au lycée, j’avais donc 14 ans, ça représentait 35% de ma vie. Dit autrement, lorsque je suis rentré au lycée, un tiers de mes souvenirs venaient de cette période difficile de ma vie. Et ce chiffre monte presque à 50% si on considère qu’on n’a pas de souvenirs entre 0 et 3 ans.
Le corolaire de cette vision relative selon moi, c’est qu’après coup, on retient beaucoup plus la proportion que la quantité. C’est-à-dire qu’à chaque nouvelle situation qui me fait me remémorer cette période difficile, ce ne sont pas 5 ans qui remontent, mais 35% de ma vie de l’époque, donc une fraction relativement importante. Et je pense que c’est en ça qu’on dit souvent que ce qu’on a vécu en tant qu’enfant a une influence sur notre vie d’adulte.
Aujourd’hui, objectivement parlant, ma vie est bien meilleure qu’entre 9 et 14. À titre personnel je vais bien, j’arrive à lier des relations sociales, amicales et amoureuses avec des personnes, etc. Mais cependant, je continue parfois à avoir certains blocages et une certaine timidité qui, je pense, viennent de cette période qui m’a beaucoup marqué.
Mais là on commence à sortir de ce dont je voulais parler dans cet article. L’idée que je voulais surtout faire passer, c’est qu’on a tendance à percevoir le temps de manière relative à notre âge plutôt que de manière absolue. 1 an lorsqu’on a 20 ans passe deux fois plus vite que lorsqu’on en a 10. Et je trouve que ça permet de mettre en lumière l’influence de certaines situations de vies que nous avons traversées et de mieux comprendre l’impact qu’elles ont sur notre vie actuelle.
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