Les écarts entre les générations

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Je n’avais pas vraiment d’idée pour l’article de cette semaine, mais hier j’ai découvert une conférence sur le management des différentes générations. Et c’est un sujet qui me parle, donc je vais en parler un peu !

J’ai entendu parler de cette conférence en discutant avec un prof des universités. Il avait assisté à la conférence, et se demandait si ça pouvait être utile de le montrer à ses élèves. On en a discuté le temps du déjeuner et dans l’après-midi j’ai reçu le lien de la vidéo :

Franchement, c’est relativement long, mais j’ai trouvé ça très intéressant ! Déjà, ce qui est pas mal, c’est la structure de la scène. C’est quelque chose qui se fait de plus en plus, mais qui reste quand même intéressant à constater : La scène est au centre du public, et il n’y a pas de pupitre. Ça permet à la personne qui s’exprime de se déplacer sur la scène, voire même de circuler dans le public, comme le conférencier le fait beaucoup ici.

Au début, j’ai eu du mal à rentrer dedans ! Je trouve que le jeu trop théâtral du conférencier est trop en rupture avec l’ambiance de son public (des gens de Bouygues si j’ai bien compris), donc on a un peu l’impression qu’il se ridiculise. D’autant plus que ça commence avec des définitions que je connaissais déjà personnellement, sur les différentes générations et sur leurs caractéristiques.

On retrouve donc d’abord la génération des baby boomers, caractérisée par un contexte sociétal favorable à l’entrée du travail, l’idée de travailler longuement pour gravir les échelons et profiter de la retraite. Vient ensuite la génération des baby loosers, ou génération X, qui arrive dans un contexte sociétal plus compliqué et qui a moins de marge de manœuvre car les bons postes sont justement pris par les baby boomers.

Viens ensuite la génération Y, une génération caractérisée par l’immédiateté et considérée (souvent à tort) comme porteuse du changement numérique. Une génération qui va devenir majoritaire à l’avenir, mais qui du coup se retrouve en conflit avec la X. Puis les Z, et enfin les alpha, qui grandissent de plus en plus dans des environnements numériques, avec toutes les conséquences qu’on peut imaginer sur les interactions sociales.

Je connaissais déjà cette classification, et le fait de mettre du contexte sociétal autour était bien selon moi. Mais ce qui était surtout très intéressant, c’était son explication sur le comportement des plus jeunes générations (notamment la Y). Là où les anciennes générations sont très attachées à un respect des aînés du fait de leur expérience, les plus jeunes n’hésitent pas à remettre cela en question, notamment parce que les réponses se trouvent souvent sur Internet.

Mais c’est aussi une génération pleine de contradictions. D’un côté, elle sait se servir d’un ordinateur ou d’un smartphone, mais dès qu’il s’agit d’utiliser des outils numériques en entreprise, c’est plus pareil. Bien souvent, même les outils bureautiques sont peu ou pas maîtrisés. Donc on se retrouve avec une forme de rejet de l’autorité telle qu’elle était définie auparavant, avec tout de même un besoin nécessaire de compétences. Comment concilier tout ça ?

Et là on trouve un apport intéressant de la conférence : les mises en situation. Le conférencier ose aller dans le public et faire des petites saynètes avec des anonymes pour jouer tantôt le rôle du fils, du collègue plus jeune, du manager, etc. Et à titre personnel, il y avait des situations qui me faisaient directement penser à mes rapports avec mes collègues ou mes parents. Le passage qui m’a le plus intéressé était celui où l’auteur reprend la métaphore des poissons :

Si tu donnes du poisson à une personne, elle aura à manger pour la journée.

Si tu lui apprends à pêcher, elle aura à manger pour la vie

Personnellement, c’est une métaphore sur laquelle on a souvent discuté avec mes parents, où je leur expliquais que j’avais parfois besoin qu’ils m’apprennent à pêcher. Apprendre à pêcher, c’est assez subtil car il ne s’agit pas de parachuter un enfant dans un environnement inconnu. Il s’agit plutôt d’essayer de le laisser avancer tout en sachant l’orienter. Le conférencier donne un exemple parlant avec un jeu vidéo :

Le conférencier joue le rôle d’un enfant qui redécouvre une vieille console, et donc y joue aux côtés de son père. Le père connaît le jeu par cœur et voit bien que son fils enchaîne les défaites faciles. La réaction classique du père serait de dire « Mais appuies sur le bouton pour sauter et ne pas mourir ! ». Mais c’est souvent une réaction contre-productive car elle monte les gens les uns contre les autres. À la place, il propose une double réaction :

Qu’en penses-tu ?

Que proposes-tu ?

Dans l’exemple, ça remet l’enfant en position d’acteur. Ça permet de voir s’il a compris ou non pourquoi il meurt dans le jeu vidéo, et surtout à quelles solutions il pense. Et même si la solution vient plutôt d’internet que de son père, il en sort finalement grandi.

Il y a plein d’autres aspects qui sont évoqués dans la conférence, donc je vous invite vraiment à la regarder, elle est longue mais elle vaut le coup selon moi ! J’espère qu’elle vous plaira, à la semaine prochaine !

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