Ça faisait un moment que je n’avais pas fait de post sur une citation qui me parle. Et lorsque j’ai écouté « Les Étoiles Vagabondes », j’ai trouvé une citation qui m’a beaucoup marqué.
Cette citation, la voici :
Tous indécis malgré les cimes qu’on gravit c’est gravissime
Nekfeu – Écrire
Dans le cas de Nekfeu, les cimes peut représenter un certain succès commercial avec sa musique, une reconnaissance dans le monde du rap et/ou dans le grand public, etc. Et pourtant, malgré tout ça, il reste rempli de doutes, et il finit par dire que c’est le plus regrettable.
Je me retrouve bien dans cette phrase. Pour moi, « les cimes » représentent mon parcours scolaire et académique. Depuis petit, je fais partie des élèves assez bons, j’avais d’ailleurs été diagnostiqué « surdoué » à l’époque, et donc j’ai suivi un parcours qui semble normal quand je regarde mes amis proches, mais qui est en fait encore assez rare pour des gens de mon âge : bac scientifique, classes prépas, école d’ingénieur et doctorat.
Très honnêtement, c’est un joli parcours, mais il ne faut pas s’enflammer non-plus. Les établissements dans lesquels j’ai fait tout ça ne sont pas forcément les plus reconnus, mais bon, ça reste quand même mon parcours, et il se défend. Et dans notre société actuelle où beaucoup d’interactions sont dictées par le statut, le côté prépas-ingé-thèse permet de cocher pas mal de cases, que je le réalise ou non.
Donc ça, c’est ma cime en quelque sorte. Seulement, comme le dit Nekfeu, je me sens tout de même très indécis sur beaucoup de choses dans ma vie. Et paradoxalement, je pense que c’est d’escalader la cime qui me rendras moins indécis, et souvent je le suis d’autant plus à la fin. Et c’est pour ça qu’au-delà de l’allitération qui est belle, je trouve que c’est gravissime, parce que je finis par ne plus vraiment savoir pourquoi je m’engage dans ces escalades de cimes.
Mais alors, la question est : pourquoi est-ce que je fais ça ?
Je pense que l’une des réponses peut se trouver dans la conférence TED suivante :
L’idée est qu’on vit souvent selon l’équation suivante :
Performance = Capacité = Valeur personnelle
Cette équation est assez simple, mais elle cache quand même des choses intéressantes. Et de la même manière que la citation de Nekfeu, je m’y retrouve assez bien également.
En effet, j’ai souvent l’impression que ma performance (intégrer une certaine école, une certaine formation, obtenir un certain diplôme), va directement être une preuve de mes capacités scolaires/techniques/scientifiques/etc. Et de plus, j’ai l’impression que je vais être jugé via ce prisme de mes capacités.
C’est quelque chose d’assez fort pour moi. À titre d’exemple, j’ai souvent l’impression que ma valeur aux yeux de mes amis ou de ma famille dépend de cette réussite scolaire/académique/technique/etc. Alors qu’en réalité c’est pas vraiment le cas. En regardant bien, on peut voir que les signes « = » n’en sont pas vraiment en fait.
Par exemple, pour le lien entre performance et capacité, imaginons un footballer qui doit tirer un penalty pendant un match majeur. Les penalties, c’est souvent un point assuré pour l’équipe qui gagne. Et pourtant, parfois le tir est arrêté. Mais cette performance (ou plutôt « non-performance ») ne remet pas en cause la capacité du joueur en tant que telle. Il y a plein de facteurs, dont beaucoup qui ne sont pas liés à la capacité du joueur, qui font que le tir n’est pas concluant.
Pour le lien entre capacité et valeur personnelle, Nic Voge nous amène à réfléchir aux personnes que l’on admire, à qui on donne de la valeur. Bien souvent, ça n’est pas à cause de leurs notes ou de leurs performances en tant que telles, mais plutôt de leurs valeurs humaines. Par exemple, j’avais un collègue que j’admirais mais ça n’est pas tant par ses compétences techniques plutôt que ses valeurs humaines, le temps qu’il a dégagé pour me soutenir lorsque j’en avais besoin.
Donc bon, pour conclure, je pense que l’une des clés pour éviter ce sentiment de devoir gravir des cimes et de finalement se sentir indécis à la fin, c’est de savoir où se situe sa vraie valeur, pas dans la performance mais plutôt dans le caractère humain. Et finalement, c’est pas si simple de trouver ça.
Et ça fait justement partie des raisons pour lesquelles j’envisage de prendre une pause à l’issue de mon contrat. Je pense que niveau performance, je ne peux pas vraiment faire plus maintenant, mais je vois bien que je reste indécis dans ce que je veux dans la vie. Et peut-être qu’avoir du temps libre pour y réfléchir permettra de casser cette double égalité.
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