Cette semaine, je n’ai pas beaucoup de temps, et les cartes que j’ai piochées ne m’inspiraient pas, j’ai donc choisi d’écrire sur un sujet dont je voulais parler depuis longtemps: comment convaincre quelqu’un ?
Quel est le problème ?
À l’heure actuelle, le monde fait face à des grands enjeux sociétaux tels que la protection de l’environnement ou la lutte contre les inégalités (entre les sexes ou entre les revenus) par exemple. Ces enjeux sont très forts et nécessitent souvent des réponses qui nous imposent de changer radicalement notre mode de vie ou de pensée.
Dans ces situations, certaines personnes n’ont aucun problème à s’adapter. Soit parce que ce sont les personnes qui portent cette volonté de changement, soit parce que ce sont des personnes pour lesquelles ce changement correspond à leurs valeurs et n’ont donc aucun problème à l’adopter.
Cependant, chacun avance à sa vitesse, et donc il arrive souvent des situations durant lesquelles deux personnes sont à deux niveaux différents dans leur avis face à une idée. Ainsi, si la personne « la plus « avancée » cherche à convaincre la personne « la moins avancée », comment faire ?
Comment ça se passe en général ?
L’une des premières idées qu’on pourrait avoir serait de se lancer dans un débat infini. Sur le papier, c’est noble, chacun pourrait arriver avec ses arguments, les confronter et finir par comprendre les nuances du sujet et éventuellement évoluer sur les opinions. Mais bien souvent ça n’est pas le cas.
Quiconque a participé à un repas de famille le sait bien. Bien souvent, les débats sont chargés de mauvaise foi, avec chaque personne qui campe sur ses positions, qui n’écoute pas les arguments de l’autre, ou alors qui utilise des arguments totalement hors de propos (par exemple : jouer sur le physique d’une personne pour la discréditer).
Ces situations sont souvent terribles, car non-seulement le débat n’a pas avancé, mais surtout ça peut renforcer la polarisation entre les personnes. Et cette polarisation est dommage car chacun va camper sur ses positions et risque de plus en plus de ne pas voir la nuance dans le propos.
Et pourtant, certains sujets n’attendent pas, donc il faudrait tout de même trouver un moyen. Alors comment faire ?
Une solution : agir dans son coin
Parmi les pistes qu’il y a, je trouve qu’il y en a une très simple qui consiste à incarner le changement qu’on souhaite voir, et ensuite montrer aux personnes les conclusions. Je vais prendre trois exemples :
- Le changement d’habitudes alimentaires : On sait qu’il faudrait réduire notre consommation de viande, que ça soit pour nous ou l’environnement. Dans ce cas, plutôt que de chercher à convaincre tout le monde, il suffit de d’abord changer sa consommation personnelle. En général, surtout lors des repas de famille justement, les curieux vont finir par s’y intéresser, et donc être plus sensible à votre discours. Ça ne veut pas nécessairement dire qu’ils seront convaincus, mais leur posture sera différente.
- L’écriture inclusive : L’utilisation de l’écriture inclusive vise à réduire l’invisibilisation des femmes, mais est souvent vue comme une manœuvre des « féminazies ». Dans ce cas, de la même manière, il suffit simplement d’adopter ce comportement pour soi, ce qui montrera aux personnes intéressées que, finalement, un petit point dans les mots ne gêne pas tant la lecture que ça.
- Le revenu universel : Cette mesure sociale forte vise à décorréler le travail du revenu en donnant une somme fixe à un.e citoyen.ne sans conditions. Cette mesure est souvent perçue comme un moyen d’encourager la fainéantise. Dans ce cas, si vous êtes maire par exemple, il suffit de faire le test dans votre commune et vous pourrez ainsi montrer les résultats aux personnes intéressées. Si vous n’êtes pas maire, vous pouvez simplement regarder les résultats des études déjà menées.
C’est simple … et compliqué
D’un certain point de vue, c’est très simple car finalement, cette manière d’agir n’implique que nous, à savoir la personne sur laquelle on la le plus de contrôle. Mais c’est aussi très compliqué, car déjà il faut accepter que tout le monde ne soit pas autant réceptif à votre changement, et ça n’empêchera pas certaines personnes de rester polarisées.
Cependant, je pense que si vous vous trouvez devant une personne qui n’a pas encore une opinion arrêtée sur un sujet et que celle-ci est prête à y réfléchir, alors votre exemple sera un parfait argument pour elle pour adopter votre opinion. Et si ce n’est pas le cas, malheureusement vous avez fait votre partie du job, donc vous n’avez rien à vous reprocher.
Conclusion
Voilà pour cette semaine, j’espère que cet article vous aura plu ! Personnellement, je suis content d’avoir fait une pause avec les cartes car je souhaitais aborder ce sujet depuis longtemps. Je trouve qu’il est notamment très utile dans les trois exemples que j’ai donnés, car il s’agit de sujets qui demandent un travail sur soi si fort qu’on ne peut pas l’imposer directement à tout le monde. Imaginez, on est habitués à manger de la viande tous les midis depuis tellement longtemps que tout le monde ne peut pas changer d’avis en un claquement de doigts. Et c’est pareil pour le patriarcat ou le monde capitaliste.
Sur ce, bonnes réflexions et à la semaine prochaine !
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