qu’est-ce que je ferais ? C’est la question que j’ai tirée cette semaine, et vous allez voir que je n’ai pas trop de problèmes à y répondre !
Si je ne me préoccupais pas de l’avis des autres, je quitterais mon job actuel
Eh oui, c’est la réponse qui m’est venue directement lorsque j’ai lu cette question. Pour être honnête, en la lisant j’ai failli la ranger dans le paquet tellement je me suis dit que cette réponse n’était pas très politiquement correcte. Mais j’ai tout de même choisi d’y aller !
Alors, pourquoi est-ce que je quitterais mon job ? Eh bien, pour plusieurs raisons :
Déjà, je ne me sens pas très bon dans ce que je fais. Mon job est de créer des simulations numériques qui doivent reproduire (voire prédire) ce qu’on mesure dans la réalité. Mais malheureusement, sur toutes les simulations que j’ai faites depuis le début de mon contrat, peu ont abouti. Par ailleurs, je suis amené à lire des articles scientifiques écrits par des équipes de recherche qui ont réussi à faire ce que je cherche à faire, et souvent avec des manières plus élégantes. Donc ça crée une boucle de rétroaction négative sur la manière dont je vois les choses. Si d’autres y arrivent, et ce depuis un peu plus de 10 ans maintenant, c’est que ça ne doit pas être si compliqué. Et pourtant, je n’y arrive pas. J’en viens donc à me dire que c’est juste moi qui ne suis pas bon.
Et ensuite, mes relations avec mes supérieur.es ne sont pas forcément les meilleures. Je travaille avec deux binômes, l’un pour les aspects recherche, et l’autre pour les aspects industriels. Des deux côtés, les n+2 sont totalement déconnectées de mon travail. Ces personnes viennent assez peu prendre de mes nouvelles, que ça soit personnellement ou sur l’avancée de mon travail. Et inversement, ce sont les premières à célébrer les moments où mon travail est reconnu, comme récemment lorsque j’ai gagné un prix. Concernant les n+1, les relations sont plutôt en dent de scie. Dans certains moments, les interactions sont très agréables et j’ai du plaisir à travailler avec ces personnes. Mais dans d’autres, nos caractères ne vont pas ensemble et donc ça n’est pas un plaisir d’interagir.
Donc finalement, entre le fait de sentir que je ne suis pas bon dans ce que je fais et le fait de ne pas être dans une bonne relation avec mon entourage professionnel, j’ai très envie d’en finir au plus vite (je suis en CDD), voire parfois de quitter mon job.
Pourquoi je ne quitte pas mon job ? Notamment par peur d’être jugé
Il y a plusieurs peurs qui interviennent derrière cette envie de quitter mon travail. Il y a par exemple la peur du manque puisque je perdrai également mon salaire. Mais il y a aussi la peut d’être jugé par les différentes personnes de mon entourage.
Dans ma famille par exemple, l’idée de terminer ce qu’on a commencé est assez forte, et s’arrêter en cours de route n’est pas si fréquent. Selon cette vision des choses, le futur qui m’attend une fois ce job terminé vaut bien de traverser ces moments difficiles. D’autant que j’arrive à la fin de mon contrat, donc ça serait bête de s’arrêter maintenant, n’est-ce pas ? C’est typiquement une situation de coûts irrécupérables, donc en soit cette manière de réfléchir n’est pas bonne, mais pourtant une part de moi adhère à cette vision des choses et donc je reste.
Ensuite, dans mon entourage proche, beaucoup d’ami.es et ma copine vivent ou ont vécu des expériences similaires, et eux n’ont pas abandonné. Il y a donc une certaine pression sociale plus ou moins explicite à tenir. Si eux ont tenu, pourquoi moi je devrais m’arrêter ? Même s’il est très probable que ni mes ami.es ni ma copine arrêtent de me fréquenter si je quitte mon job, je ne voudrais pas « perdre la face » devant eux en faisant ce choix, donc je reste.
Et enfin, si je le faisais quand même, il faudrait affronter le potentiel jugement des futur.es recruteur.es. Quitter un job comme celui-ci peut vite être perçu comme un échec et peut jouer en ma défaveur. Ainsi, quel intérêt aurais-je à quitter mon job s’il me grille mes prochaines opportunités ? L’idée d’avoir un travail et un revenu étant très importante pour moi, c’est un risque que je ne me vois pas prendre, donc je reste.
Conclusion : je reste dans ce job jusqu’à ce qu’il se termine, mais je tire des leçons
En résumé, ces différentes forces liées au jugement des autres font que je reste dans mon job actuel. Je préfère cocher toutes les cases nécessaires pour finir ce job dans les règles plutôt que de le quitter dès maintenant.
Cependant, j’en profite également pour tirer des leçons. Par exemple, alors que j’avais accepté ce job en pensant aimer ce domaine mais juste devoir devenir meilleur, je me rends compte que peut-être que je ne suis pas très bon car je n’aime finalement pas tant ce domaine que ça. Donc j’essaie également de sentir les composantes du job qui me plaisent pour essayer de miser dessus dans la suite de mon parcours professionnel.
En tout cas, d’ici là, mon job actuel n’est pas fini, donc il faut encore tenir bon !
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