Aujourd’hui, je vais aborder un sujet assez différent des précédents mais qui est sûrement le sujet le plus universel : la mort. Et bien que la mort soit commune à tout le monde, ça n’est pas un sujet si souvent abordé que ça !
Pour commencer, je dirais que j’ai été assez peu confronté à la mort jusqu’à présent. Au moment où j’écris cet article, je repense à trois situations principales :
- Quand je suis entré au lycée, j’ai appris qu’une personne avec qui j’étais au collège s’était suicidée. Mais pour moi, c’était assez lointain car même si on avait été dans la même classe pendant un temps, ça n’était pas un ami proche.
- Quand je suis entré en prépa, j’ai perdu ma grand-mère. Encore à ce jour, c’est la seule personne proche qui est décédée. J’en avais parlé sur mon blog de l’époque, et je racontais que je ne me sentais pas si touché que ça …
- Et il y a deux ans, une personne avec qui j’avais été au lycée est décédée lors d’un accident. Comme pour le premier, même si c’était quelqu’un que je connaissais bien, ça n’était pas un ami proche et donc je ne me sentais pas vraiment touché.
Avec ces trois histoires, j’ai l’impression de donner l’image de quelqu’un de froid, qui n’a pas de sensibilité face à la mort. Je pense qu’en réalité, c’est plus subtil. Il y a une notion de distance je pense. Comme je le dis, pour les personnes avec qui j’étais au collège et au lycée, ce sont des gens que je connaissais mais la vie avait fini par nous éloigner et donc je ne me sentais pas si proche d’eux.
Concernant ma grand-mère, j’en étais évidemment bien plus proche, mais il se trouve qu’elle est décédée au début où j’entrais en prépa. Et à cette époque, d’un côté j’étais pris par le travail, et de l’autre je commençais à exercer mon droit de jeune adulte de ne pas être obligé de suivre ses parents partout où ils vont. Et c’est cela qui a créé de la distance. Je pensais la revoir à Noël, donc je me disais que ça n’était pas grave si je n’allais pas la voir avant. Mais c’est finalement ce qui a créé la distance et donc la non-émotion sur le moment. J’étais triste de voir mes parents, mon oncle et mon grand-père tristes, mais moi-même je n’étais pas triste.
Je me souviens quand même avoir eu un contrecoup quelques jours plus tard car je réalisais que l’image qu’elle garderait de moi était l’image d’un gars de 18 ans. Je réalisais qu’elle ne verrait pas qui j’allais devenir, alors que j’avais envie que mes grands-parents, et ma famille de manière générale, voie ce que je faisais : mes études, mes stages à l’étranger, ma période en Allemagne, etc. Mais ça n’est pas un sentiment qui m’a pris la tête, dans le sens où je ne me suis jamais dit que je ferais tout ça « pour qu’elle soit fière de moi de là où elle est » comme on peut l’entendre.
Enfin voilà, l’idée que je veux faire passer dans ce début d’article, c’est que je n’ai pas une grande conscience de la mort, et ce surtout parce que je n’y ai pas été confronté directement jusqu’à présent. Tant mieux, quelque part.
Oui, mais …
Dans les choses que je regarde/lis/écoute, on sent que certaines personnes ont une conscience de la mort très développée. Pour ces personnes, c’est quelque chose qui est présent et finalement qui dicte les actions qu’on fait. Ce fameux « je pourrais mourir demain, donc autant m’engager dans telle activité à fond », qui a donné naissance au fameux « YOLO ».
Moi, j’ai pas trop le sentiment que je pourrais mourir demain. J’ai l’impression de mener une vie relativement peu risquée et je me dis souvent que je vivrai longtemps. Je crois aux progrès de la médecine pour prolonger la vie d’un point de vue « mécanique » (je pense aux différentes opérations ou médicaments qu’on a pour se soigner), et pour le côté psychologique, j’ai l’impression d’être relativement stable.
Je pense assez rarement à ma mort. Une fois j’ai rêvé de me retrouver assis sur un siège avec un arc de pistolets pointés vers mon front. Mais même là, je pensais pas vraiment à ma mort, je pensais surtout à la manière dont ma tête allait subir les tirs. De plus, c’est un rêve que j’ai fait très peu de fois (moins de 5 je pense).
Et donc finalement, je me rends compte que cette conscience de la mort, qui agit comme un moteur pour certain.e.s, n’en est pas du tout un pour moi.
C’est pas grave en soit, mais comme souvent avec les émotions, si c’est quelque chose qu’on ne reconnaît pas à un instant t, ça finit souvent en retour de bâton. On retrouve ça notamment lors de la crise du milieu de vie, lorsqu’on réalise que notre existence est bornée mais qu’on essaye de se rassurer en cherchant des possessions matérielles par exemple.
Peut-être que c’est quelque chose qui m’arrivera … Peut-être que dans 20 ans, je vais exploser (ou plutôt imploser) et faire plein de choses surréalistes comme acheter une Ferrari, puis quelques mois plus tard réaliser que ça ne sert à rien et que ma mort reste toujours aussi certaine.
Mais plutôt que d’attendre ce moment, j’ai choisi de développer un peu plus ma conscience de la mort. Bien évidemment, l’idée n’est pas de faire en sorte de perdre quelqu’un qui m’est cher. Mais, si vous suivez le blog, vous savez que j’écoute beaucoup de podcasts, et justement, il y en a un consacré au sujet, avec l’animatrice la plus adaptée pour ça : Mortel, de Taous Merakchi.
Taous parle de notre lien à la mort à travers le cas de son père qu’elle a perdu en 2015. Je n’en suis qu’au début, mais il est question autant d’aspects très pratiques comme les lieux de fin de vie, les métiers des personnes autour de la mort, mais ça permet aussi de voir le rapport à la mort des personnes qui parlent.
Peut-être que ce podcast me permettra de développer un peu plus ma conscience de la mort, et que je pourrai comprendre en quoi ça peut devenir un moteur pour certain.e.s. Je terminerais en mettant cette citation de Mark Manson qui résume bien cette idée :
One day, you and everyone you love will die. And beyond a small group of people for an extremely brief period of time, little of what you say or do will ever matter. This is the Uncomfortable Truth of life. And everything you think or do is but an elaborate avoidance of it. We are inconsequential cosmic dust, bumping and milling about on a tiny blue speck. We imagine our own importance. We invent our purpose—we are nothing.
The Uncomfortable Truth, Mark Manson, Avril 2019.
C’est une idée qu’on retrouve beaucoup chez Mark Manson : Notre existence est finie, et presque tout le monde s’en fiche. Donc plutôt que de se leurrer, autant vivre pleinement sa vie selon nos valeurs, ça rendra notre passage plus agréable.
Voilà pour cet article sur la mort, j’espère qu’il vous a plu ! La semaine prochaine, je reviendrai à des thématiques plus légères puisque je terminerai la série des 30 chansons ! À bientôt !
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