Outliers – Malcolm Gladwell

Temps de lecture estimé : 5 mn

Cette semaine, on revient à une critique de livre ! Cette fois-ci, il est question d' »Outliers », écrit par Malcolm Gladwell, que j’ai beaucoup aimé et dont je vais vous parler 🙂

De quoi parle le livre ?

L’histoire commence avec une anecdote à propos d’un village des USA dans lequel on n’a pas observé de maladies du cœur chez les hommes de moins de 65 ans. Curieux non ? Cette situation fait de Rosetto un outlier, c’est-à-dire ici un village radicalement différent des autres villages, et en l’occurrence avec un meilleur succès en termes de maladies du cœur chez les hommes de moins de 65 ans.

Il n’y a pas que les villages qui peuvent être des outliers, il y a des personnes aussi. Et tout l’objet du livre est de déconstruire ce qu’on pourrait voir comme un succès fou pour finalement le voir comme une combinaison de facteurs appartenant à deux grandes catégories : les opportunités et la culture.

Les opportunités

L’une des idées qui revient souvent au cours de la première moitié du livre, c’est l’importance qu’ont certaines opportunités dans nos vies. Dans le cas des outliers, elles arrivent à des moments précis de leur vie. Ainsi, et l’auteur le montre avec des exemples très variés, beaucoup d’outliers du même domaine (joueurs de hockeys, P.-D.G. d’entreprises de constructions ou de technologie, avocats) partagent des dates de naissance similaires.

Du fait de leur date de naissance, lorsqu’une opportunité s’est présentée, ces personnes avaient un âge précis (et donc une condition physique ou une situation personnelle) qui était avantageux vis-à-vis d’un domaine donné et donc déterminant dans leur réussite. Finalement, ce n’est pas tant l’intelligence qui détermine le succès (même si l’auteur défend l’idée d’être « suffisamment intelligent »), mais aussi les opportunités qui se présentent à nous.

La culture

L’autre aspect qui jouent dans la réussite exceptionnelle est la culture. Dans cette partie, l’auteur montre par exemple un lien entre la langue qu’on parle et nos performances en maths. De la même manière, l’auteur nuance le constat de l’échec des écoles en comparant les résultats à des tests de lecture, et montre finalement que l’éducation apportée par les parents, et donc la culture dans laquelle on grandit, compte beaucoup également.

Dans cette partie, il s’agit plutôt de montrer que des concepts qui peuvent paraître difficiles à quantifier, comme la culture, peuvent avoir une influence significative sur la performance. Et il souligne d’ailleurs des initiatives dans des compagnies aériennes ou dans des écoles qui ont mis en place des changements de culture et qui ont observés un amélioration de leur performance.

Pourquoi il m’a intéressé ?

La principale raison pour laquelle il m’a intéressé c’est qu’il apporte de la nuance aux grandes réussites qu’on observe dans notre société.

En effet, on peut souvent avoir tendance à voir une personne qui a réussi comme une personne extrêmement talentueuse qui a eu beaucoup de chance. En réalité, il s’agit plutôt d’une combinaison d’une grande quantité de facteurs. Et lorsqu’on s’en rend compte, on a une vision plus nuancée du succès. Il y a beaucoup de choses dans les grandes réussites qui n’étaient pas contrôlées : la date de naissance, l’origine sociale, certains événements dans le monde, etc.

On en revient à l’exemple de la réussite de « bref. » dont je parlais dans l’article sur le succès. Bien-sûr, la série a été écrite, jouée et réalisée par des personnes de grand talent, il n’est pas question de remettre ça en question. Mais Kyan Kohjandi reconnaît lui-même l’importance de certaines opportunités dans la réussite du projet, typiquement le fait que Facebook ne restreignait pas la portée des publications des pages à l’époque.

En poussant la réflexion un peu plus loin, on voit que ce genre de livre permet de casser la notion de méritocratie. Et en ce sens, le livre rejoint une vidéo de la chaîne Linguisticae qui est parue il y a quelques mois maintenant, qui montre comment cette notion n’est pas viable. La vidéo développe très bien cette notion et je vous invite à la regarder.

Et alors, je suis un outlier ?

Finalement, en lisant ce livre, on se rend compte que tout le monde est un outlier, puisqu’on transporte avec nous un bagage culturel et qu’on a également bénéficié de certaines opportunités. Selon moi, la question n’est pas tant de savoir si on est un outlier ou non, mais plutôt de savoir dans quel domaine on est un outlier.

Alors je me suis posé la question, mais honnêtement je n’ai pas trouvé de réponse. Mais après-tout, peut-être que, sans que je m’en aperçoive, la crise actuelle est une opportunité pour moi et qu’elle va me mener vers un domaine dans lequel je pourrais être perçu comme un outlier. Il est sûrement trop tôt pour un répondre.

Mais, pour terminer sur une conclusion plus terre-à-terre, je pense qu’un exercice intéressant est de se rendre compte des fois où on a eu des opportunités et de voir en quoi elles nous ont impactées. De même, il peut être intéressant de remonter son arbre généalogique et d’essayer de mieux comprendre de quelle culture on vient, et où ce type de culture peut-il être valorisé 🙂

Je vous recommande vivement ce livre qui m’a fait me dire beaucoup de fois « Putain mais c’est fou ! », j’espère que vous l’apprécierez également !

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