Que sera ma vie dans trois ans …

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… si je continue de laisser mes mauvaises habitudes se mettre sur mon chemin ? En voilà une question ! Toujours issue du jeu de cartes que j’ai reçu à Noël évidemment ! Alors, que serait ma vie ?

Comme souvent avec ces questions, je vais essayer de trouver trois éléments de réponse ! Et laissez-moi vous dire que si mes mauvaises habitudes prennent le dessus, mes trois prochaines années seront consacrées à être un poisson rouge qui va dans tous les sens et qui le vit mal ! Voici le détail :

Dans trois ans, j’aurai une attention extrêmement réduite.

Je mets ce point en premier car c’est celui sur lequel j’essaie d’agir en ce début d’année 2020.

Dans un article sur l’économie de l’attention, Mark Manson montre que la valeur d’une société dépend de ce qui y est rare. Et au fil de l’évolution de la société, la rareté était les terres, le travail et plus récemment l’information. Mais maintenant que toutes les terres sont utilisées (ou presque) que le travail n’est plus rare (en témoignent les chiffres du chômage), et que les technologies produisent de plus en plus de données, ce qui est rare c’est l’attention.

Le problème, c’est que l’attention, c’est le fer de lance des grandes entreprises du numérique. Chaque application est conçue pour capter notre attention, à travers les notifications, les contenus qui jouent sur nos émotions ou encore des fonctionnalités comme la lecture automatique ou le défilement infini.

Depuis quelques temps, je réfléchis à adresser ce problème. J’ai notamment longtemps réfléchi entre supprimer mon compte Facebook ou désinstaller Instagram. Notez bien que c’est un peu ironique comme action puisque stopper l’un pourrait favoriser l’autre, d’autant plus que les deux appartiennent à la même entreprise. Mais à y regarder de plus près, pas vraiment. Aujourd’hui, Instagram est le réseau social mainstream, Facebook est beaucoup plus calme (mon Facebook du moins).

J’ai donc choisi de désinstaller Instagram. Je l’ai vraiment fait à contrecœur car il y a beaucoup de comptes sur la masculinité, la sexualité et le féminisme qui n’ont pas d’équivalent sur Facebook. En désinstallant Instagram, je passe à côté de leur contenu. Mais d’un autre côté, je viens pour leur contenu, mais je reviens à cause des mécanismes d’Instagram, et c’est ce sur quoi je voulais lutter. Donc je désinstalle Instagram et je fais le pari qu’il y a d’autres manières pour moi de me renseigner sur les sujets qui me plaisent.

Je note déjà quelques effets pervers, notamment le fait d’ouvrir ma liste d’applications frénétiquement jusqu’au moment où je me rends compte qu’Instagram n’y est plus. Mais je note aussi des effets positifs, notamment à travers le fait de consommer du contenu long (principalement des articles ou des podcasts qui durent 1h environ). Donc j’espère que faire disparaître cette habitude de consommation compulsive des réseaux sociaux améliorera ma vie.

Dans trois ans, je ferai n’importe quoi de ma vie.

Je ne sais plus si j’en ai déjà parlé, mais depuis mon école d’ingé, mes contrats se sont quasiment enchaînés de date à date. À chaque fois, j’avais très peu de temps libre entre deux expériences professionnelles.

Pendant longtemps, j’en ai tiré une certaine fierté. Pour moi, savoir enchaîner les contrats, c’était prouver (aux autres et à moi-même) que j’étais capable de rebondir et que malgré le climat actuel, je n’avais pas de problèmes pour trouver un job. Et petit à petit, c’est devenu une sorte d’habitude. Je n’imaginais pas faire autrement.

Sauf que depuis, je suis tombé des nues. Je suis assez peu épanoui dans mon travail actuel. Et beaucoup d’aspects de mon travail actuel étaient déjà dans mon travail précédent. Si j’avais pris un peu de temps pour y réfléchir, j’aurais vu ce que je n’aimais pas. Mais au lieu de faire une croix dessus, j’ai fait l’exact opposé en jouant 2 fois plus gros dessus. Et évidemment, ça ne marche pas.

Donc si je garde cette habitude de ne pas réfléchir à mes expériences, à ce qu’elles m’ont apporté, à ce qu’elles m’ont permis de comprendre sur moi, je vais finir par faire des choix incohérents et je ferai n’importe quoi de ma vie.

C’est pour ça que je compte changer cette habitude en allant au bout de mon contrat de travail et en prenant une longue pause pour réfléchir à ces 4 années post-diplôme et ce qu’elles m’ont apporté. En vrai, je le sais déjà un peu, mais prendre le temps d’y réfléchir sera nécessaire.

Dans trois ans, je n’aurai plus aucune estime de moi.

Une des choses auxquelles je réfléchis de nouveau ces temps-ci, c’est cette idée comme quoi on est la moyenne des 5 personnes qui nous entourent le plus. Bon déjà, il faudrait définir « entourer » suivant qu’on regarde les personnes avec qui j’interagis physiquement et celles avec qui j’agis indirectement (par messages par exemple).

Mais quoi qu’il en soit, les personnes qui m’entourent forment une moyenne un peu pétée selon moi. Surtout si l’on se limite à mon entourage physique. La plupart des personnes qui m’entourent ne me font pas me sentir bien. Et ça fait un peu plus de deux ans que ça dure, donc on peut voir ça comme une mauvaise habitude, celle de constamment revenir vers ces personnes.

Actuellement, je n’ai pas vraiment le choix car c’est dans le cadre de mon travail. L’une de mes responsables m’a même dit qu’elle ne pouvait pas me proposer mieux que la situation actuelle. Mais ce qui est sûr, c’est que pour la suite, ça va devenir un critère important.

Le problème c’est que, notamment dans le monde du travail, c’est très compliqué d’identifier qui est une bonne personne pour soi ou non. C’est souvent quelque chose qui se confirme sur le long terme. À l’inverse, lors d’un entretien de recrutement, on a assez peu de temps avec les personnes, et généralement tout le monde est dans un processus de séduction.

Pourtant, c’est primordial selon moi, autant sinon plus que le travail lui-même. Et on retrouve souvent cette idée dans le monde de l’entrepreneuriat : un mauvais projet avec une bonne équipe peut réussir, un bon projet avec une mauvaise équipe ne va pas réussir.

Honnêtement, je n’ai pas trouvé de moyen de corriger cette mauvaise habitude de ne pas s’entourer des bonnes personnes. Je pense que ce qui peut aider, c’est de prendre le problème dans l’autre sens et de se demander quel type de personne on veut être, puis de chercher les personnes qui incarnent ça. Ainsi, en s’entourant d’elles, on finit par tendre vers la personne que l’on veut être.

Heureusement, dans trois ans je ne serai pas comme ça !

L’avantage de ces questions, c’est de pouvoir identifier nos mauvaises habitudes et les comportements qu’on souhaiterais corriger. Pour ma part, ce sont des choses dont j’avais déjà conscience depuis quelques temps, mais c’est intéressant de les voir à travers le prisme de cette question.

En conclusion, en supprimant l’habitude de consulter les réseaux sociaux de manière compulsive, je peux améliorer ma capacité d’attention. En supprimant l’habitude de tout enchaîner sans réfléchir, je peux identifier ce que je tiens à faire. Et en supprimant l’habitude d’interagir avec les mauvaises personnes, je peux tendre vers la personne que j’aimerais être.

Et si j’arrive à supprimer ces trois habitudes, je suis impatient de voir la personne que je serai dans 3 ans !

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